Page:Claretie - La Frontière, 1894.djvu/91

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Les Alpins, accroupis, s’étaient levés joyeux et regardaient le pic qu’avait désigné Deberle. Il dominait tout le pays. C’était le géant de ce coin des Alpes. Le fort italien paraissait, — disait Orthegaray riant, — en sous-sol à côté de lui. Ah ! oui, par exemple, ce serait superbe, et brave, et bien français, un drapeau tricolore planté là !

— Fameux, ça, capitaine !

— Il a des trouvailles à lui, le capitaine Deberle !

— Un fier homme !

— Et capable d’aller planter le drapeau lui-même !

— Oh ! un drapeau là, oui, ils rageraient, les macaronis !

— Le fort Margherita n’est qu’à 2,100 mètres, un peu moins que le mont Piagu… : la Valetta en a 2,512 !

Le pic se dressait incandescent,