Page:Clausewitz - Théorie de la grande guerre, II.djvu/250

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
244
la défensive.

Ici nous indiquerons deux conditions capitales dont une au moins est indispensable :

1o Il faut que les troupes chargées d’agir sur la ligne de communications de l’ennemi soient assez peu considérables par rapport à l’effectif général de l’armée qui les détache, pour que leur absence se fasse à peine sentir sur la ligne de bataille.

2o Il faut que l’armée ennemie soit parvenue au point extrême de sa marche en avant, de sorte qu’elle se trouve hors d’état de tirer parti d’une nouvelle victoire ou de poursuivre l’armée de la défense, lors même que celle-ci se retirerait devant elle.

Cette seconde condition est loin de se présenter aussi rarement qu’on le pourrait croire, mais nous la réservons momentanément, pour n’étudier, dès à présent, que les circonstances qui peuvent accompagner la première.

La plus importante de ces circonstances est que la ligne de communications de l’ennemi ait déjà atteint un assez grand développement pour qu’il ne suffise plus de quelques postes pour la couvrir. La suivante est que la situation de cette ligne l’expose tout d’abord à notre action.

Cette mauvaise et dangereuse situation de la ligne de communications de l’attaque peut résulter de deux causes ; elle peut ne pas être perpendiculaire au front de son armée ; elle peut se trouver sur le territoire du défenseur, et, dans le cas où les deux causes se réunissent, le danger qui en résulte pour la ligne de communications croît naturellement encore.

Il nous semble nécessaire d’étudier séparément ces deux causes de danger.

On devrait supposer que lorsqu’il s’agit de couvrir des communications de 40 à 50 milles (300 à 350 kilomètres) de développement, il importe peu que le front