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chap. xxiv. — actions sur les flancs.

Nous concluons de toutes ces considérations que les actions sur les flancs sont particulièrement efficaces :

1o Quand c’est la défense qui les exécute ;

2o Vers la fin de la campagne ;

3o En combinaison avec un mouvement de retraite dans l’intérieur du pays ;

4o Lorsqu’elles sont appuyées par une prise d’armes générale de la nation.

Nous n’avons plus à ajouter que quelques mots sur la manière d’exécuter les actions de flanc contre les lignes de communications.

Elles doivent être confiées à d’adroits partisans qui, formés par détachements de faible effectif, se portent inopinément sur l’ennemi par des marches rapides, le harcèlent et attaquent résolument ses petites garnisons, ses convois et les petites colonnes qu’il reçoit ou qu’il réexpédie. Ils encouragent ainsi et soutiennent les populations armées et s’unissent à elles dans des entreprises isolées. Ces détachements, plus nombreux que forts, doivent être organisés de telle sorte que la réunion de plusieurs d’entre eux permette l’exécution de coups de main plus sérieux, sans que la vanité ou la mauvaise volonté des différents chefs y puisse porter obstacle.

Passons maintenant à l’étude des actions dirigées contre la ligne de retraite.

Il convient ici de ne pas perdre de vue ce que nous avons tout d’abord érigé en principe, que les troupes que l’on porte sur les flancs et les derrières de l’ennemi sont désormais perdues pour l’action sur le front de bataille. En procédant ainsi on n’élève donc pas le coefficient de puissance de ses forces, mais on tend à un résultat plus décisif par des moyens plus dangereux.

Dès qu’elle ne se borne pas à être simple et directe la résistance par les armes tend à augmenter le résul-