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ch. xxx. — défense sans recherche de solution.

l’un d’eux en combinaison avec une attaque de front du même poste, mais cette éventualité doit être prévue par le défenseur. Chaque poste de la ligne devra donc avoir ses flancs appuyés ou repliés en potence, ou pouvoir être soutenu, soit par des réserves placées en arrière, soit par des détachements tirés des postes voisins. Cette manière de procéder est celle qui exige le moins grand nombre de postes, et généralement il suffit de fractionner l’armée en quatre ou cinq grands détachements pour assurer la défense de toute la ligne.

Cependant, pour ne pas laisser exposés à l’occupation de l’ennemi les points accessibles trop éloignés, on détermine, en outre, certains centres de forte concentration qui constituent en quelque sorte de petits théâtres de guerre dans le grand. C’est ainsi que les Autrichiens, pendant la guerre de Sept Ans, se contentèrent d’occuper au maximum quatre ou cinq postes dans les montagnes de la basse Silésie, tandis qu’un corps d’armée de faible effectif, agissant à peu près pour son propre compte, suivait dans la haute Silésie une méthode défensive analogue.

Plus ce système de défense s’éloigne de la protection directe du sol, et plus il exige d’activité, de mobilité et d’actions offensives. Les postes attaqués doivent être secourus, non seulement par les corps placés en réserve, mais encore par les troupes dont la présence n’est pas indispensable à la sécurité des postes voisins. Selon les circonstances, on renforce ainsi la résistance locale des points menacés, ou bien on se jette dans le flanc ou sur la ligne de retraite de l’assaillant. Si celui-ci, cependant, au lieu d’effectuer l’attaque d’un poste, prenait position pour en menacer les communications, il faudrait, de toute nécessité, le repousser directement ou, usant de représailles, chercher à menacer ses propres lignes de communications.

ii. 22