Page:Cleland - Mémoires de Fanny Hill, femme de plaisir, 1914.djvu/105

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qui résultent de l’union des deux sexes dans les divers amusements dont il est fait mention dans ces sortes de livres. On leur défend entre elles la masturbation ; les gouvernantes les surveillent strictement à cet égard et les empêchent de se livrer à cette mauvaise habitude que l’on contracte malheureusement dans les écoles ; elles ne sortent jamais ; elles sont cependant libres de ne point demeurer dans cette maison, si elles ne peuvent pas s’accoutumer à ce célibat, mais elles sont si bien fêtées et si bien choyées qu’elles ne songent pas à la privation de leur liberté.

« Cet établissement, qui, dans le principe, a beaucoup coûté à Miss Fa…kl…d, lui est maintenant d’un grand rapport ; elle s’assure, par cet arrangement, des jeunes personnes vierges qui, lorsqu’elles ont atteint l’âge prescrit pour être initiées dans le temple de Flore, lui produisent un bénéfice considérable. Cependant ces petites nonnes ont quelques visiteurs attitrés qui, à la vérité, sont hors d’état de préjudicier à leurs vestalies. On ne peut être introduit dans ce noviciat que par Miss Fa…kl…d ; il faut avoir, pour y être admis, plus de soixante ans ou faire preuve d’impuissance. Le lord Cornw…is, le lord Buck…am, l’alderman B…net et M. Simp…n sont les paroissiens les plus fervents de ce temple. Leur occupation consiste à jouer au maître d’école et à la maîtresse de pension avec ces jeunes personnes ; pendant le cours des leçons, les gouvernantes ont seules le droit d’aller faire des visites dans les appartements qui servent de classe aux maîtres et aux écolières, afin d’observer si ces paroissiens paillards n’outrepassent pas les règles de l’ordre. Il est expressément défendu aux nonnes qui ne sont pas en exercice d’aller épier la conduite de leurs camarades. Ces jeunes personnes n’ont point de profits, les présents de leurs visiteurs suffisent à peine pour leur entretien et leur éducation.