Page:Cleland - Mémoires de Fanny Hill, femme de plaisir, 1914.djvu/266

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fort blanches qui se terminaient insensiblement vers les hanches.

Prenant alors les verges, je me mis à côté de mon patient et lui donnai, suivant ses ordres, dix coups appliqués de toute la force que mon bras put fournir ; ce qui ne fit pas plus d’effet sur lui que la piqûre d’une mouche n’en fait sur les écailles d’une écrevisse. Je vis avec étonnement sa dureté, car les verges avaient déchiré sa peau, dont le sang était prêt à couler, et je retirai plusieurs esquilles de bois sans qu’il se plaignît du mal qu’il devait souffrir.

Je fus tellement émue à cet aspect pitoyable que je me repentais déjà de mon entreprise et que je me serais volontiers dispensée de faire le reste ; mais il me pria de continuer mon office, ce que je fis jusqu’à ce que, le voyant se démener contre le coussin, d’une manière qui ne dénotait aucune douleur, curieuse de savoir ce qui en était, je glissai doucement la main sous le jeune homme, et je trouvai les choses bien changées à mon grand étonnement ; ce que je croyais impalpable avait pris une consistance surprenante et des dimensions démesurées quant à la grosseur, car pour la taille, elle était fort courte. Mais il me pria de continuer vivement ma correction, si je voulais qu’il atteignît le dernier stage du plaisir.

Reprenant donc les verges, je commençai d’en jouer de plus belle, quand après quelques violentes émotions et deux ou trois soupirs, je vis qu’il restait sans mouvement. Il me pria alors de le délier, ce que je fis au plus vite, surprise de la force passive dont il venait de jouir et de la manière cruelle dont il se la procurait ; car lorsqu’il se leva, à peine pouvait-il marcher, tant j’y avais été de bon cœur.

J’aperçus alors sur le banc les traces de son plaisir et je vis que son paresseux s’était déjà de nouveau caché, comme s’il avait été honteux de montrer sa tête, ne voulant céder