Page:Cleland - Mémoires de Fanny Hill, femme de plaisir, 1914.djvu/48

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leur en ferait la lecture. » Volontiers », s’écrièrent Samuel et George. Il lut comme il suit :

« — Relation authentique du monastère de Sainte-Charlotte.

« — Plusieurs institutions importantes et louables sont ignorées par l’effet d’une timidité qui accompagne toujours la vertu et la modestie, tandis que des entreprises de moindre importance sont recommandées à l’attention du public par l’impudence et la présomption ; car c’est ordinairement en proportion du mérite supposé des candidats que l’on en impose.

« — Il est de mon devoir de devenir le défenseur d’une institution qui a ses avantages politiques et civils. Les parents et les tuteurs ne seront plus en peine d’envoyer leurs filles ou leurs pupilles dans les couvents de Saint-Omer ou de Lille, lorsqu’ils seront assurés de trouver ici tous les avantages de leur éducation, en les plaçant dans un séminaire fondé par une de nos compatriotes, dans la partie la plus agréable de la capitale. On n’y adopte point les préjugés ni les erreurs étrangères, et tandis que l’on inspirera à ce sexe aimable les sentiments de la liberté anglaise, nos trésors alors ne sortiront point de notre île et ne passeront point dans d’autres royaumes. Cette institution est actuellement en activité et est située près de Pall-mall.

« — Cet établissement fut fondé par une sainte qui existe encore et dont il porte le nom. À en juger par les miracles qu’elle a déjà opérés et qu’elle fait, journellement, il n’y a point de doute qu’elle ne soit incessamment canonisée et que son nom ne soit inséré dans le calendrier, ce dont le lecteur conviendra d’après la lecture suivante :

« — Liste des miracles opérés et faits journellement par sainte Charlotte :