Page:Cleland - Mémoires de Fanny Hill, femme de plaisir, 1914.djvu/51

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sœurs de ne point se confesser à aucun des frères de ce royaume, excepté le prieur du monastère qui, quoique natif d’Irlande, vient souvent, pour des raisons particulières, faire l’instruction dans son couvent.

« — Comme la dévotion fervente des nonnes est un objet de la plus grande attention, elles ne doivent, sous aucun prétexte quelconque, en être détournées par leurs autres sœurs, ni par les domestiques de la maison.

« — Si quelque frère essayait d’enlever quelque sœur du couvent, il doit aussitôt subir sur le pupitre le châtiment le plus exemplaire et être chassé à perpétuité du séminaire.

« — Il est jugé convenable pour le bon ordre et le règlement de la société que les sœurs ne communiquent point avec celles des autres communautés.

« — Aucune femme ou demoiselle ne peut être admise dans la communauté sans avoir des lettres de recommandation sur leur chaste moralité et leurs vertueuses dispositions ; ces lettres doivent être écrites par les personnes qui ont donné des preuves incontestables de leur attachement à ce séminaire.

« — Sainte Charlotte, qui considère l’exercice très nécessaire à la santé, visite fréquemment les endroits publics et se promène fort souvent dans les rues de la capitale avec deux ou trois de ses nonnes. Ces exemples de beauté naissante, dévouée à la vertu et à la vie monastique ; la satisfaction et la gaieté exprimées dans leur aimable contenance lui procurent un grand nombre de jeunes personnes qui, édifiées de ses bons principes, se sacrifient à la déesse dont elle est la prêtresse.

« — Lorsque le temps ne permet pas les promenades à pied, alors elle sort toujours accompagnée de quelques-unes de ses vestales, dans un brillant équipage appartenant