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CHAPITRE VI

CONNAÎTRE.

I

LE PHÉNOMÈNE DE CONNAÎTRE

En quoi peut consister l’explication biologique du phénomène de « la connaissance » aux termes duquel s’établissent des rapports synchroniques de concordance entre l’objectivité du monde impressionnant et la subjectivité de l’homme impressionné ?

La métaphysique, créatrices d’entités, y veut voir la manifestation d’une « âme immortelle » dont les liens avec « l’organisme » n’ont jamais pu être décelés.

En revanche, les premières recherches de l’observation positive nous découvrent des registres de réactions sensorielles, s’alignant en des unissons de résonnances ou des éclats de dissonnances qui constituent ou rompent l’harmonie de nos assimilations. Des successions d’états de sensibilité forment un clavier de sensations coordonnées qui nous font ainsi sentir, interpréter, connaître le monde extérieur dans la mesure où il affecte nos surfaces de réceptivité. La discordance fait l’incompréhension. L’harmonie détermine « la connaissance », par l’assimilation organique à tous degrés des évolutions de la biologie.

Tous les traités de biologie prennent acte de ce que nos sensations, venues du monde extérieur, font réagir nos neurones sensitifs en des formations d’images, et la métaphysique triomphe même un peu vite de ce que nous ne connaissons du