Page:Clesse - Chansons, 1888.djvu/9

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
9


Quand Gilles prend sa lance[1]
Et presse son coursier,
L’affreux dragon balance
Une queue en osier…
On se bat :
Quel combat !
Le dragon faiblit, je pense…
Grâce à Gilles de Chin
Le voilà mort… jusques à l’an prochain.
Chantons, mes amis, etc.

Des soldats intrépides,
Avec les Du Vivier,
Au pied des Pyramides
Ont dit ce chant guerrier.
Une fois,
Un montois,
Blessé là-bas pour la France,
Sans fléchir un instant,
Avec transport disait en combattant :
« Chantons, mes amis, etc.

Quand, héroïque épée,
Un Du Vivier passait[2]
C’est saint George et l’poupée[3]
Que tout gamin chantait.
Dans les mains
Des gamins
Tombait une récompense ;
Et les malins gaillards
Disaient gaîment en se montrant leurs liards :
« Chantons, mes amis, etc. »

On peut montrer encore
À tous nos chabourlets[4]
Un drapeau tricolore
Troué par les boulets.

  1. Gilles de Chin et St George sont pour le peuple montois un même personnage.
  2. Les généraux Vincent et Louis Du Vivier.
  3. L’poupée, c’est la statue de la Vierge. Il n’y a pas si longtemps encore, cette statue précédait saint George à la procession, ainsi que le dit ce couplet populaire :

    Nos irons vir l’car d’or

    À l’procession de Mon ;

    Ce s’ra l’poupée saint Georg’

    Qui no’ suivra de lon.

  4. On donne à Mons le nom de chabourlets et chabourlettes aux étrangers et étrangères invités aux fêtes de la kermesse.