Page:Clouard - Documents inédits sur Alfred de Musset, 1900.djvu/42

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m’a l’air d’un homme très modeste, sans protections, comme beaucoup de gens de talent. Il ne semble pas que ce soit une raison de l’abandonner. Tâchez de faire quelque chose pour lui.

« Tout à vous,

« PAUL DE MUSSET. »

« A Monsieur Alfred Arago.

« 10 février 1868.

« Mon cher Alfred,

« J’ai revu pour la dernière fois le buste de mon frère dans l’atelier de M. Mezzara et je l’ai trouvé parfait. Ma sœur et moi, nous avons presqu’été scandalisés de ne plus trouver une seule observation à faire à l’auteur sur la ressemblance. M. Mezzara a réellement beaucoup de talent. Il pense avec raison que le foyer de la Comédie Française sera pour lui la meilleure des expositions. Je suis aussi pressé que lui de voir ce beau buste dans les rangs des Corneille et des Molière. Faites écrire à l’artiste de vous l’envoyer. Édouard Thierry l’attend.

« Je vous serre la main bien cordialement et suis tout à vous.

« PAUL DE MUSSET. »

Le buste est placé dans la galerie du Foyer public au théâtre de la Comédie-Française : « Musset, le poète aimé qui revit dans l’œuvre de Mezzara, dit M. René Delorme, reçoit chaque jour de pieuses visites. Souvent, des groupes s’arrêtent pour le contempler ; aucune physionomie ne reste indifférente alors : les unes s’assombrissent, les autres s’éclairent, double hommage de regret et d’admiration[1]. »

Quatre reproductions : 1º Gravure à l’eau-forte in-32 par A. Lamotte, faite en 1876 pour l’édition des Œuvres dans la Petite Bibliothèque Charpentier.

  1. Le Musée de la Comédie-Française. Paris, Ollendorff, 1878. 1 vol. in-8, p. 46.