Page:Cobb - Le peuple des torrents, 1936.djvu/33

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on ne connaîtrait jamais l’histoire. Mais les deux autres, étaient Taillon et Egide.

Larose, s’étant penché sur eux, se releva, le front soucieux :

— Gardons-nous d’accuser… Qui dit que c’est Nazaire l’assassin ?

Mais François retournait les corps et poussait un cri :

— Voyez ! Voyez ! Il a signé ses crimes !

À la nuque, Charles Taillon et Egide Chapuis portaient deux coups de couteau en croix, la blessure mortelle faite par Nazaire aux jeunes ours dans la forêt…

D’un élan spontané, Larose, Vincent et Légaré pressèrent François Simard dans leurs bras :

— Pardon, François, pardon ! Pourras-tu jamais oublier ce que nous t’avons fait endurer ? Nazaire, abattu sur le sol, hurlait comme un fauve, complètement fou, cette fois. Le Peuple des Torrents était revenu au jour pour l’accuser…


ÉPILOGUE


Ce fut un voyage sinistre que celui du retour, les chasseurs rapportant Nazaire ligotté, écumant.

Sa malheureuse femme, ignorante de scs crimes, fut désespérée et il fallut toute la bonté des braves gens du village pour qu’elle consentit à continuer à vivre. Elle avoua pourtant que, l’année précédente, Nazaire, une fois, les chasseurs rentrés, était reparti seul une nuit pour soi-disant aller rechercher des peaux qu’il avait laissées en route, et que sa chasse avait été exceptionnellement bonne. Restait à découvrir les fourrures volées à Egide Chapuis. À force de recherches, on