Page:Cointeraux - Ecole d architecture rurale, Pise, 1er cahier, 2nde edition.djvu/23

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

former le pied droit ; on les biaise un peu en dedans, pour donner l’évasement nécessaire au jeu des fermetures et des croisées.

Les encadremens de ces portes et fenêtres se font de plusieurs manières : les riches y emploient la pierre de taille ou les briques ; les indigens des cadres en bois : mais ces derniers sont nuisibles à la décoration, le bois ne pouvant jamais se lier avec le pisé. Voyez-en le mauvais effet dans la pl. VIII, fig. 1, où l’on reconnoîtra que, malgré les plus grandes précautions, les enduits se détachent et tombent de dessus ces cadres de bois, tandis que la pierre et les briques, pl. VII, fig. 1 et 2, se lient très-bien avec le pisé, et retiennent parfaitement les enduits, par conséquent la peinture qui y dure fort long-temps.

Les cheminées en pierres ou en bois se posent et se maçonnent dans le pisé tout de même que dans les murs de maçonnerie ; les tuyaux s’y appliquent aussi très-solidement. Voy. pl. VIII, fig. 2. Mais ce qu’il y a de bien particulier et de fort avantageux, c’est qu’on peut décorer les appartemens avec noblesse, sans être assujetti de placer aucun pied droit aux portes de communication, soit pierres, soit briques, soit en gros bois. Voyez, même pl., fig. 2, cette porte marquée A, à côté de la cheminée où ces pieds droits sont simplement faits avec la terre.

Eh ! pourquoi feroit-on la dépense d’aucun pied droit aux portes de l’intérieur d’une maison, lorsqu’on peut suspendre leurs fermetures sur les boisages des appartemens ?

On apperçoit jusqu’à quel point on peut porter l’économie dans ce genre admirable de bâtir : par quelle fatalité cet art a-t-il donc resté circonscrit dans une province ? Pourquoi même aujourd’hui est-il oublié ou ignoré presque de tout l’univers ? Encore une fois, ce ne peut être qu’en le propageant dans toutes les parties