Page:Colet - Deux mois d emotions - 1843.djvu/72

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sent, en y revenant veuve du marquis de Castellane, elle avait résolu d’y passer ses jours dans la retraite ; elle fuyait le monde, mais le monde vint à elle. Le bruit des triomphes qu’elle avait obtenus à la cour de Louis XIV avait attiré sur elle l’attention ; elle était belle, riche, veuve, elle se devait, disait-on, elle appartenait de droit à la petite cour d’Avignon dont elle deviendrait la reine. Durant trois ans, la marquise de Castellane, tout entière à sa douleur, repoussa victorieusement les sollicitations du monde ; mais, au retour d’un voyage en Italie, le carinal-légat, à qui Christine avait parlé à Rome de la belle Diane, mit tant d’instance auprès de la jeune veuve, qu’il obtint enfin d’elle la promesse qu’elle viendrait un soir entendre dans son palais un jeune chanteur italien du plus grand talent que le cardinal avait ramené. Lorsque le jour de cette fête