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comprenne et les dirige dans le régime qu’ils doivent suivre. Ainsi, boire les Eaux-Bonnes ne suffit pas ; ces eaux ne sont pas miraculeuses, elles aident à la guérison ; mais c’est surtout des conseils et de la pénétration du médecin que la guérison entière dépend. M. le docteur Daralde a été longtemps l’oracle des Eaux-Bonnes, et y a laissé des souvenirs ineffaçables. Une maladie fatale a enchaîné tout à coup ses facultés.

M. Daralde a dû renoncer à son ministère. La foule des malades, comme un troupeau effaré, s’est d’abord épouvantée d’avoir perdu son berger. Mais les princes et les princesses, les gens du monde et les artistes ne s’effraient de rien. Avant tout, ce qu’il leur fallait, c’était un médecin de Paris, un homme qui comprit leur vie tourmentée et ardente, et partant les souffrances physiques qui en découlent ; un homme qui dissimulât la science sous l’esprit, la profondeur sous l’enjouement et une pratique exercée sous l’apparence d’une pénétration soudaine ; enfin, pas de pédantisme et beaucoup de savoir.

Le docteur René Briau, bibliothécaire de l’École de médecine, réunissait toutes ces conditions. Hautement estimé de l’Académie de médecine de Paris et de tout l’Institut de France, il s’est acquis à Paris et à