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lumineux caducées qu’eût enviés Mercure ; puis une tour en spirale monte dans l’air, elle s’embrase et se couronne des grandes ailes d’un moulin à vent qui me rappelle un des plus beaux de Rotterdam. Mais ici les ailes sont autant de flammes gigantesques qui illuminent à giorno toute la plage. La dernière pièce d’artifice surpasse toutes les autres, elle représente la chapelle de Biarritz avec des portiques resplendissants. On dirait un monument incendié rayonnant comme un astre avant de tomber.

La foule pousse de longues acclamations. Le spectacle est terminé ; la nuit se fait de nouveau avec ses douces lueurs d’étoiles répercutées dans les flots. En nous séparant, nous convînmes avec la princesse que le lendemain matin nous partirions pour la frontière d’Espagne.

Le lendemain à neuf heures, par une matinée d’une sérénité admirable, la calèche de la princesse était à la porte de mon hôtel ; pas un nuage ne traversait l’azur profond du ciel, l’atmosphère était si chaude qu’elle permettait les toilettes d’été les plus légères. La princesse Vogoridès avait amené avec elle son fils, bel enfant de douze ans, à la taille élevée, à la tête si correcte et si attrayante à la fois, qu’elle faisait rêver des magnifiques enfants de Vélasquez et Lawrence. Le précepteur de l’enfant et M. Rosani,