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PROMENADE EN HOLLANDE.

d’autres vasques plus grandes sont des phoques et des hippopotames.

Au bout de la belle avenue est un riant canal bordé de fleurs et couvert de nénufars ; on le traverse sur un pont aérien du plus gracieux effet, et l’on se trouve dans une autre partie du jardin, la plus recherchée par les promeneurs aristocratiques. C’est une sorte de labyrinthe anglais, où les bruits discordants de la ménagerie n’arrivent point.

Les élégantes d’Amsterdam aiment à montrer là leurs toilettes françaises ; la mienne fait événement parmi toute cette société, qui se connaît, se cherche et se salue. Je remarque que les crinolines de ces dames sont d’une circonférence beaucoup moins vaste que les nôtres. Les femmes blondes (et surtout d’un blond clair) ne dominent point dans les villes hollandaises, comme se sont obstinés à le dire quelques voyageurs superficiels, qui n’ont eu affaire qu’à des servantes d’auberge. Ces servantes sont en général des Frisonnes, presque toujours blondes. Les femmes de la Hollande septentrionale, dont nous parlerons plus tard, sont également blondes. Mais dans la partie méridionale du royaume, surtout dans les villes, le croisement de la race juive, que j’ai déjà constaté, et celui de la race espagnole, ont mitigé le blond primitif de la race batave. Le châtain et le brun dominent.

Je rencontre plusieurs belles Juives dans la pro-