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PROMENADE EN HOLLANDE.

Puis les girafes pacifiques
Passent balançant leurs longs cous ;
De leurs grands yeux mélancoliques
Plane le regard triste et doux.
 
Au loin mugit, race indomptée,
Le lion, prisonnier royal ;
L’hyène à la peau mouchetée,
Le tigre fauve et le chacal.

Plus près, la troupe bigarrée
Des jeunes singes gambadant
Attire la foule parée,
Qui va riant et regardant.

Dans l’allée où le monde afflue,
Je m’avance au bras du docteur ;
On m’examine, on le salue
D’un coup d’œil interrogateur.

« C’est une princesse en voyage ! »
Disent les promeneurs entre eux.
Au poëte en rendant hommage,
Ah ! qu’ils me flatteraient bien mieux !

Le lendemain lundi, le docteur Van H… vient me chercher à onze heures comme la veille. Notre première visite est pour la bibliothèque, qui ne vaut ni celle de la Haye, dont j’ai parlé, ni celle d’Utrecht, dont je parlerai plus tard. De là, nous allons aux archives. Nous arrivons, par un escalier roide comme une échelle, jusqu’au cabinet du directeur, M. Scheltema. C’est le vrai type de l’érudit du Nord : parlant peu, avec douceur et clarté, et passant ses