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PROMENADE EN HOLLANDE.

ments de la chambre : deux cabinets de toilette s’ouvraient sur le fond.

Nous montâmes au second étage : il se composait de deux pièces de dimension égale à celle que je venais de visiter, et de deux salles de bains dans leur dépendance.

« Voilà la chambre de Georges, me dit Rosée en me désignant la chambre de gauche.

— Et voilà celle de Guillaume, » ajouta Marguerite,

Chacune d’elles ouvrit une porte.

Je suivis d’abord Rosée, que son abattement rendait si touchante. La tenture de la chambre où nous entrâmes était verte, et jeta un reflet encore plus pâle sur le visage de l’affligée. Le lit était en bois d’ébène, surmonté d’un écusson d’argent aux chiffres enlacés des futurs époux : des panoplies d’armes européennes et asiatiques, un vaisseau en miniature, des instruments de navigation, une collection de pipes très-riches et très-rares avec de grands vases à couvercles remplis de tabac, des peaux de panthères formant tapis, furent les objets qui me frappèrent le plus.

« J’ai réuni ici, me dit Rosée, tout ce qui peut plaire à l’audacieux, sans compter un cheval arabe qui piaffe dans l’écurie de la ferme et qui l’attend : je veux fixer son esprit d’aventures qui, depuis tant d’années, l’éloigne de moi. Ceci sera ma chambre