Page:Colette - La maison de Claudine, 1922.djvu/252

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? Je peux placer un mot ? Je ne sais qu’une chose, c’est qu’il y a dans le grenier des bruits de pas inexplicables. Je vais guetter la nuit prochaine. Bête ou homme, nous saurons qui marche. Que ceux qui veulent guetter avec moi… Bon. Adopté à mains levées !

DIMANCHE. — Nuit blanche. Pleine lune. Rien à signaler, que le bruit de pas entendu derrière la porte entr’ouverte du grenier, mais interrompu par Renaud qui, harnaché d’une cuirasse Henri II et d’un foulard rouge de cow-boy, s’est élancé romanesquement en criant : « Arrière ! arrière !… » On le conspue, on l’accuse d’avoir « tout gâté ».

— Il est curieux, remarque Bertrand avec une ironie écrasante et rêveuse, de constater combien le fantastique peut exalter l’esprit d’un adolescent, pourtant grandi dans les collèges anglais…

— Eh ! mon povre, ajoute ma limousine de fille, on ne dit pas « arrière, arrière ! » on dit : « Je te vas foutre un bon