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Page:Collectif - Heures du soir 03.djvu/116

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— LE LIVRE DES FEMMES. —

tude perçait sous ses gracieux dehors. Son front, d’un blanc pur, était en partie caché sous des bandeaux de cheveux d’un châtain foncé : la pureté de ses traits prenait un nouveau charme de sa pâleur momentanée.

Du côté de la Seine, le bruit des cloches d’une église arrivait distinct, lugubre, apporté par le vent. À leurs coups redoublés on croyait entendre un appel funèbre adressé aux vivans, tandis que les cierges étaient allumés, les murs tendus de noir et les prières ouvertes pour tous.

Un factionnaire inattentif avait laissé passer, malgré sa consigne, deux mendiantes qui se trouvèrent bientôt auprès de la brillante jeune femme. Elle les regarda sans les voir : son esprit était tout-à-fait absorbé par l’intérêt qui l’avait conduite en ce lieu.

Des voix d’abord suppliantes murmurèrent une prière. Frappée d’un pressenti-