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Page:Collectif - Heures du soir 03.djvu/174

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— LE LIVRE DES FEMMES. —

solitude et presque dans l’exil. Eh bien, je te l’ai promis ; c’est la fille de Mohamed qui te donnera plus que tu n’as perdu, puisque ma possession te semble au-dessus des trésors du monde… Oui, ce pèlerinage n’est qu’une vaine démonstration… Tu m’attends à Kéné pour traverser avec moi le désert et fuir de Cosséir sur le vaisseau dont le chef est à toi… Eh bien, je m’y rends ; j’y cours. Mon âme s’y précipite et tente inutilement d’accélérer les heures lentes du voyage… »

Zuhra aussi avait reçu l’éducation européenne que le vice-roi fait donner maintenant à presque tous ses sujets, et ce n’était pas la moindre des innovations que cette liberté dont il voulait essayer de doter les femmes.

Zuhra, la première peut-être, en profitait, et son imagination orientale la portait naturellement au delà de nos convenances sociales. Aussi, pendant ce voyage,