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TRENTE POÉSIES RUSSES

Et moi, dans le désert de ma froide demeure,
Je me souviens des jours envolés et je pleure.

Ô mon amour, de toi maintenant séparée,
Mon âme de cuisants regrets est déchirée !

Je songe — et ce tourment obsède ma pensée —
Que peut-être je t’ai d’un reproche offensée ;

Je songe — et ce remords sans trêve me désole —
Que je t’ai dit peut-être une dure parole ;

Je songe — mais trop tard, et c’est là mon martyre —
Aux mots cléments et doux que j’aurais dû te dire.

Je songe que j’avais tant d’amoureuses choses
Au cœur, et que pourtant mes lèvres restaient closes !

C’est fini ! Mes serments d’amour fidèle et tendre,
Hélas ! hélas ! tu n’es plus là pour les entendre !