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TRENTE POÉSIES RUSSES

Oui, voilà bien, vraiment,
La triste destinée
À laquelle ici-bas le sort m’a condamnée !…
Hélas ! Hélas ! tout n’est que peine et que tourment !





J’étais un arbrisseau dans la forêt. Tranquille,
Je croissais, et déjà l’ombre de mes rameaux,
Offrant aux nids peureux un sûr et frais asile,
S’égayait au concert éternel des oiseaux.

Du bûcheron cruel l’impitoyable rage
M’a frappé. Mes débris mutilés et jaunis
N’entendront plus jamais le murmure des nids.
À terre je languis sans oiseaux, sans ombrage…