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TRENTE POÉSIES RUSSES


Au potager, tout est jauni, perdu, roussi :
Les légumes, les fruits, les fleurs, tout se dessèche.
La source est là, pourtant, tout près, la source fraîche…
La fillette le sait, mais n’en a point souci.

Qu’a-t-elle donc ? Ses yeux, où pétillait la joie
Jadis, sont à présent rougis ; son front, serein
Jadis, est maintenant pâle. Quel noir chagrin
La trouble ? À quel tourment son cœur est-il en proie ?

Les jours passent, et rien ne console l’ennui
Du mal mystérieux dont sa pauvre âme est pleine.
Elle pleure, sanglote et se lamente… et lui,
L’insoucieux garçon, se moque de sa peine !