Page:Collin - Trente poésies russes, 1894.djvu/5

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
II

ceux dont le talent n’a pas à reculer devant les difficultés. Je croirais plutôt qu’à de plus habiles que moi, l’occasion a manqué de connaître les poésies russes. Moins digne qu’eux, sans doute, mais plus heureux, j’ai rencontré cette occasion et j’essaie d’en profiter, selon mes faibles moyens, et, pour aujourd’hui, dans une mesure bien restreinte encore. Je dois cette chance — comme d’ailleurs presque toutes les bonnes fortunes littéraires qui ont pu m’advenir — à mon grand amour de la musique et à la précieuse amitié des musiciens.

Le maître russe P. Tschaïkowsky, après m’avoir fait l’honneur de mettre en musique plusieurs pièces de mes vers, a bien voulu, d’accord avec son éditeur, me confier le soin d’adapter des paroles françaises à quelques-unes de ses belles mélodies, choisies parmi celles qui sont le plus réputées en son pays. J’ai entrepris ce travail avec ardeur, dans l’espoir de contribuer à répandre en France les inspirations d’un grand artiste. J’ai partagé, je le confesse, avant même de la connaître, l’opinion de M. de Vogüé et de Pouchkine, d’autant plus que la difficulté était, pour moi, doublée par la nécessité de main-