Page:Collins - La Femme en blanc.djvu/176

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de bonnes façons qu’il ne venait d’en déployer sous mes yeux.

— Vous insistez, sir Percivai, dit miss Halcombe, pour que cette lettre soit mise à la poste ?

— Je vous le demande en grâce, répondit-il. Et, maintenant que ce point est réglé, permettez-moi une ou deux questions encore sur l’infortunée à laquelle se rapporte ce billet. J’ai lu la communication que M. Gilmore a bien voulu adresser à mon avoué, où il est rendu compte des circonstances qui on permis de constater l’identité de la personne à laquelle la lettre anonyme devait être attribuée. Il y a cependant certains points sur lesquels cet exposé de faits garde le silence. Anne Catherick a-t-elle vu miss Fairlie ?

— Certainement non, répondit miss Halcombe.

— Vous a-t-elle vue ?

— Pas davantage.

— Elle n’a donc vu personne du château, si ce n’est un certain M. Hartright, qui l’a rencontrée, par hasard, dans le cimetière du village ?

— Personne, si ce n’est lui.

— M. Hartright était, je crois, employé à Limmeridge, comme professeur de dessin ?… Est-il membre d’une de nos sociétés d’aquarellistes ?

— Je le crois, répondit miss Halcombe.

Il s’arrêta un instant, comme s’il méditait cette dernière réponse, et reprit ensuite :

— Avez-vous découvert où résidait Anne Catherick pendant son séjour dans ces environs ?

— Oui ; elle habitait une ferme des marais, qu’on appelle Todd’s-Corner.

— Nous sommes tous obligés, dans l’intérêt même de cette pauvre créature, à tâcher de la découvrir, continua sir Percival. Il peut lui être échappé, à Todd’s-Corner, quelque révélation indirecte qui nous mettrait sur ses traces. J’irai donc, à tout hasard, y faire enquête. D’ici là, comme je ne saurais prendre sur moi de débattre avec miss Fairlie un si pénible sujet, puis-je espérer, miss Halcombe, que vous voudrez bien lui donner les explica-