Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 1, trad Du Bois, 1844.djvu/163

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Vous ne sèmerez du lin que lorsque, dans le pays où vous le cultiveriez, le produit en serait grand et le prix élevé : car il épuise la terre. II demande un sol très gras et un peu humide. On le sème depuis les calendes d’octobre jusqu’au lever de la constellation de l’Aigle, qui a lieu le sept des ides de décembre. Un jugère de champ demande huit modius de graine. Quelques personnes sont d’avis de le semer très épais dans un terrain maigre, pour obtenir un lin plus fin, et ajoutent que, si on le met en terre au mois de février dans un bon fonds, il y faut répandre dix modius par jugère. Le sésame se sème de bonne heure dans les terrains arrosés ; dans ceux qui manquent d’eau, il ne faut le semer qu’à partir de l’équinoxe d’automne jusqu’aux ides d’octobre. Il aime de prédilection ce sol humide que, dans la Campanie, on appelle pulle ; cependant il vient assez bien aussi dans les sables gras ou dans les terres rapportées. On sème le sésame dans la même proportion que le millet et le panis : quelquefois cependant on en répand deux setiers de plus par jugère. J’ai vu de mes propres yeux, en Cilicie et en Syrie, semer le sésame dans les mois de juin et de juillet, et le recueillir, parfaitement mûr, en automne. La cicerole, qui ressemble au pois, doit être semée dans le mois de janvier ou dans celui de février, en bon terrain et sous un ciel humide. Cependant il est quelques lieux en Italie où on la sème avant les calendes de novembre. Trois modius remplissent un jugère. Aucun légume ne fatigue moins les champs ; mais la cicerole rend peu, parce qu’elle ne supporte ni les sécheresses, ni les vents du midi lorsqu’elle est en fleur : inconvénients qui presque toujours se présentent à l’époque de l’année où elle défleurit.