Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 1, trad Du Bois, 1844.djvu/167

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demandent un terrain bien ameubli par plusieurs labours ou hersages, et amplement saturé de fumier. Ces soins sont fort importants, non seulement parce que la production sera plus abondante, mais encore parce que, après cette récolte, un terrain ainsi traité donnera de riches moissons. Par jugère de champ on ne jette pas plus de quatre setiers de graine de raves ; il en faut un quart de plus pour les navets, parce qu’il ne s’étend pas en ventre, mais s’enfonce en racine effilée. Voilà les plantes qu’il faut semer pour l’usage des hommes ; occupons-nous maintenant de celles qui sont réservées aux bestiaux.

Des espèces de fourrages : de la luzerne, de la vesce, de la dragée, de l’avoine, du fénugrec, de l’ers et de la gesse.

XI. On compte plusieurs espèces de plantes fourragères, telles que la luzerne, la vesce, la dragée mêlée d’orge, l’avoine, le fénugrec, ainsi que l’ers et la gesse. Nous dédaignons d’énumérer et encore plus de cultiver les autres, excepté pourtant le cytise, dont nous parlerons dans les livres qui traitent des arbrisseaux. Parmi les plantes que nous venons de nommer, la meilleure est la luzerne. Une fois semée, elle dure dix ans, et chaque année on peut la faucher quatre fois, même six ; elle amende le champ, engraisse toute espèce de gros bétail maigre, et sert de remède aux bestiaux malades. Un seul jugère suffit pour nourrir trois chevaux durant toute une année. On la sème comme nous allons l’enseigner. Vers les calendes d’octobre, donnez un premier tour de labourage au lieu dans lequel vous devez semer de la luzerne au printemps prochain, et laissez la terre se mûrir pendant tout l’hiver. Ensuite,