Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 1, trad Du Bois, 1844.djvu/169

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aux calendes de février, labourez soigneusement votre champ pour la seconde fois, enlevez toutes les pierres, brisez toutes les mottes ; puis vers le mois de mars, tiercez et passez la herse. Quand vous aurez ainsi travaillé votre sol, formez, comme pour un jardin, des planches larges de dix pieds et longues de cinquante, afin de pouvoir, par les sentiers, faire les irrigations nécessaires et donner de chaque côté un accès aux sarcleurs. Étendez ensuite de vieux fumier, et, à la fin du mois d’avril, semez de manière qu’un cyathe de graines occupe un espace de dix pieds de longueur et de cinq de largeur. Quand cette opération sera terminée, vous, recouvrirez sans retard, au moyen de herses de bois, la graine que vous aurez répandue : cette précaution est nécessaire pour la préserver du soleil, qui l’aurait bientôt brûlée. Après l’ensemencement, ce terrain ne doit plus être touché par le fer : c’est, comme je l’ai dit, avec des herses de bois qu’il doit être sarclé et nettoyé, afin que les herbes parasites ne tuent pas la luzerne quand elle est encore faible. Il sera à propos d’en faire la première coupe quand déjà elle aura répandu une petite partie de ses semences. Ensuite, quand elle aura repoussé, on la coupera aussi tendre qu’on voudra pour la donner aux bêtes de charge ; mais avec circonspection d’abord, jusqu’à ce qu’elles s’y soient accoutumées, de peur que la nouveauté de cette nourriture ne leur soit préjudiciable ; car elle les fait enfler, et produit beaucoup de sang. Après la coupe, arrosez-la souvent, et, peu de jours après, dès qu’elle commencera à produire de nouvelles tiges, sarclez toutes les mauvaises herbes. Ainsi cultivée, la luzerne pourra fournir six coupes par an et durera dix années. Il y a pour la vesce deux époques d’ensemencement, selon qu’on veut l’employer en fourrage ou en obtenir