Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 1, trad Du Bois, 1844.djvu/175

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

seule fait la différence : car la gesse est plus foncée et plus rapprochée du noir. On la sème au mois de mars, après un premier ou un second tour de labourage, selon le plus ou le moins de fertilité dit sol : c’est aussi en raison de la qualité de la terre, que l’on emploie par jugère quatre modius, quelquefois trois, même deux et demi.

Conditions et nombre de journées de travail nécessaires à la culture de chaque sorte de blé et de chaque légume.

XII. Après avoir expliqué quand et quels grains il faut semer, nous allons indiquer le genre de culture qui convient à chacune des plantes dont nous avons parlé, et le nombre de journées de travail qu’elles réclament. Les semailles finies, il faut s’occuper du sarclage : opération sur l’opportunité de laquelle les auteurs ne sont pas d’accord. Quelques-uns prétendent qu’elle est loin d’être utile, parce que le sarcloir met à nu les racines, qu’il en coupe même quelques-unes, et que, si le froid survient après le sarclage, la gelée fait mourir la plante : ils préfèrent, en conséquence, arracher les mauvaises herbes en temps convenable et en purger la culture. II existe cependant un grand nombre d’auteurs qui sont partisans du sarclage, pourvu toutefois qu’on ne l’employé pas partout de la même manière, ni dans le même temps. En effet, dans les terrains secs et très exposés au soleil, pour que les plantes puissent supporter le sarclage, on doit remuer la terre pour les rechausser, afin qu’elles tallent : cette opération faite avant l’hiver, doit être répétée quand l’hiver est passé. Dans les lieux froids et marécageux, il sera le plus souvent à propos de ne sarcler qu’après l’hiver, et, au lieu de rechausser, de serfouir seulement à plat. Toutefois nous avons remarqué que le sarclage d’hiver convenait à beaucoup de contrées, pourvu que le temps soit sec et la température douce ; nous ne