Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 1, trad Du Bois, 1844.djvu/39

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ce que nous faisons aujourd’hui, et si quelques parties en diffèrent. J’ai trouvé plusieurs auteurs estimables qui étaient persuadés que l’état et la nature de l’atmosphère avaient changé par le laps d’un long temps ; ils disaient qu’Hipparque, leur grande autorité comme professeur d’astrologie, avait découvert qu’il viendrait une époque où les pôles du monde se déplaceraient : cette opinion paraît même avoir été accréditée par Saserna, auteur non méprisable d’une Économie rurale. En effet, dans ce livre qu’il a laissé sur l’agriculture, il conclut que la situation du ciel a éprouvé des changements tels, que les contrées qui jadis ne pouvaient, à cause de la longue rigueur de l’hiver, conserver un seul des pieds de vigne ou d’olivier qu’on leur avait confiés, abondaient maintenant, grâce à l’adoucissement et à l’attiédissement des anciens froids, en larges récoltes d’olives, en productives vendanges. Que cette opinion soit vraie ou fausse, je m’en rapporte aux textes de l’astrologie ; mais l’agriculteur ne devra pas ignorer les autres préceptes agronomiques qui, la plupart, nous ont été transmis d’Afrique par les écrivains carthaginois, quoique nos fermiers taxent d’erreur un grand nombre de ces maximes. Ainsi Tremellius, tout en se plaignant à cet égard, n’admet pas que le sol et la température de l’Italie et de l’Afrique soient différents de ce qu’ils ont été, et ne puissent plus donner les mêmes productions. Quelles que soient les différences entre les anciens temps et l’époque actuelle, par rapport à l’application des préceptes, cette considération ne doit pas éloigner de leur étude celui qui veut s’instruire : car on trouvera chez nos prédécesseurs infiniment plus de choses à approuver qu’à rejeter. Le nombre des Grecs qui se sont occupés de ce qui concerne les travaux champêtres est considérable : à leur