Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 1, trad Du Bois, 1844.djvu/49

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soit la mer, soit une rivière navigable, afin de pouvoir exporter les produits et apporter les objets dont on a besoin. Qu’une plaine, partagée en prés et en labours, en oseraies et en roseaux, soit près des bâtiments. Quelques collines seront privées d’arbres, afin de les utiliser. Pour les céréales, qui toutefois prospèrent mieux dans les plaines dont la terre est grasse et médiocrement sèche, que sur les pentes rapides. En conséquence, les champs à blé les plus élevés doivent offrir une surface unie qui ne sera que mollement inclinée, et qui approchera le plus possible d’une plate campagne. D’autres collines seront revêtues d’oliviers, de vignes, et de bois propres à fournir des échalas ; on y trouvera des pâturages pour les troupeaux, et, si on a besoin de bâtir, de la pierre et du bois de charpente. Là, que des cours d’eaux vives viennent arroser les prés, les jardins et les oseraies. On sera pourvu aussi de gros bestiaux de toute espèce, qui trouveront leur pâture dans les cultures et les broussailles. Mais un fonds dans les conditions que je souhaite, est difficile à trouver et peu de personnes en jouissent. Celui qui en approche le plus réunit le plus de ces qualités ; et celui-là est encore tolérable qui n’est pas réduit à un trop petit nombre.

Ce que, avant de l’acheter, il faut principalement observer dans l’examen d’un domaine.

III. Porcius Caton était d’avis que, dans l’examen et l’achat d’une terre, il fallait principalement considérer deux choses : la salubrité de son exposition, et la fécondité du terrain ; et que si, un de ces avantages manquant, quelqu’un se présentait pour l’habiter, il était fou et méritait d’être mis sous la curatelle de ses parents. En effet, aucun homme d’un esprit sain ne fera de dépenses pour la culture d’un sol stérile, et n’espérera, dans une atmosphère pestilentielle, parvenir à jouir des fruits du terrain même le plus fécond : car où