Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 1, trad Du Bois, 1844.djvu/75

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qu’on entasse dans les greniers planchéiés les blés, le foin, les feuilles, les pailles et les autres fourrages. On arrivera aux greniers par des escaliers, et ils seront aérés au moyen de petites fenêtres du côté du nord, parce que ce point de l’horizon est le plus froid et le moins humide : double avantage qui assure la longue conservation des productions de la culture. Par la même raison, les celliers à vin seront établis au rez-de-chaussée, éloignés des bains, du four, des fumiers et autres immondices exhalant une mauvaise odeur, aussi bien que des citernes et des eaux courantes dont l’humidité peut gâter les vins. Je ne dois pas oublier de dire que quelques personnes considèrent comme le meilleur emplacement pour serrer les grains une voûte pratiquée dans le sol, offrant une aire qui, après avoir été remuée et, humectée de lie d’huile fraîche et non salée, a été battue et condensée avec des battes à la manière des maçonneries de Segnia. Quand le tout est bien sec, on le recouvre de pavés en brique qui, dans la fabrication, au lieu d’eau, ont aussi reçu de la lie d’huile mêlée avec de la chaux et du sable. Ces pavés sont enfoncés à grande force, puis polis, et l’on garnit toutes les jointures des murs et du sol avec du ciment. C’est une précaution d’autant plus nécessaire de ne laisser aucuns trous dans cette construction, qu’ils fourniraient des retraites aux animaux souterrains. Les greniers seront divisés en compartiments, afin que chaque légume y soit déposé séparément. On recouvre les murs d’un enduit de terre détrempée avec de la lie d’huile dans lequel on substitue à la paille des feuilles sèches d’olivier sauvage, ou, à leur défaut, de tout, autre olivier. Dès que cet enduit est bien sec, on