Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 1, trad Du Bois, 1844.djvu/93

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qui étaient excellentes, mais qui sont tombées en désuétude, de n’employer le ministère d’aucun de ses compagnons d’esclavage, si ce n’est pour le service du maître ; de prendre ses repas en présence des gens, de ne pas manger d’autres mets que les leurs ! Ainsi le métayer aura soin que le pain soit bien conditionné, et que les autres aliments soient de nature bien saine. Il ne laissera sortir personne de la ferme, à moins qu’il ne l’envoie lui-même, ce qu’il ne devra faire que pour un cas d’urgence. Il ne fera pour son compte aucun commerce, et n’emploiera pas l’argent de son maître en achat d’animaux ni d’autres marchandises : un tel commerce détourne le métayer de ses obligations, et ne lui permet pas de bien conduire les affaires du maître, qui, lorsqu’il demande à compter, ne voit que des acquisitions au lieu d’argent. Ce qu’il faut surtout obtenir de cet agent, c’est que, loin de penser savoir ce qu’il ignore, il cherche toujours à s’instruire de ce qu’il ne connaît pas : car les choses mal faites causent plus de perte qu’on ne trouve d’avantage à les bien exécuter. Il est un seul principe fondamental en agriculture, c’est de faire tout de suite ce qu’âne bonne culture exige : car, lorsqu’il faut revenir à remédier soit à l’imprudence, soit à la négligence, les affaires ont grandement souffert, et ne peuvent désormais prospérer au point de réparer les pertes éprouvées et de reproduire les bénéfices évanouis. Pour les autres esclaves, il faut observer ces préceptes, auxquels je ne me repens pas d’être fidèle. Pourvu qu’ils se fussent bien comportés, j’entrais en conversation plus fréquente et plus familière avec mes gens de la campagne qu’avec ceux de la ville, et, voyant que mon affabilité procurait quelque adoucissement à leurs continuels