Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 1, trad Du Bois, 1844.djvu/97

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qui excitent des émeutes et qui calomnient leurs chefs ; comme aussi je récompense l’activité et la capacité. Je dispense parfois de travail et j’appelle même à la liberté les femmes fécondes, qui méritent ces avantages par le nombre des enfants qu’elles ont élevés : ainsi je fais remise de travaux à celles qui en ont trois ; je rends libres celles qui en ont davantage. Cette justice et ce soin du père de famille contribue puissamment à l’accroissement de son patrimoine. Le maître n’oubliera pas, à son retour de la ville, d’adorer ses dieux pénates ; ensuite, et sans tarder, s’il en a le temps, sinon, le lendemain de son arrivée, d’aller visiter son domaine dans toute son étendue, puis d’en revoir et d’en apprécier chaque portion, afin de s’assurer si, pendant son absence, il n’y a pas eu relâchement dans les devoirs et dans la surveillance ; s’il ne lui manque ni vigne, ni arbre, ni autres productions. Il fera le recensement de ses troupeaux et de ses gens, des outils et du mobilier dont sa terre est pourvue. S’il continue d’en agir ainsi pendant plusieurs années, il parviendra à établir une habitude d’ordre dont il goûtera les fruits lorsqu’arrivera la vieillesse, et il ne sera jamais assez affaibli par l’âge pour ne pas imposer à ses esclaves.

En quoi les esclaves doivent contribuer à chaque ouvrage.

IX. Il faut dire aussi quels sont les travaux auxquels chaque esclave doit contribuer selon sa force et son intelligence. II faut préposer à l’ouvrage des chefs soigneux et sobres : pour cet objet ces deux qualités sont plus importantes