Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/215

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Columelle en concluait qu’ainsi la qualité primitive de la bête, quelle qu’elle fût, après que son caractère farouche s’était adouci, se retrouvait de degrés en degrés dans ses descendants. Je reviens à mon sujet.

Il y a donc deux espèces de brebis : celles dont la laine est fine, et celles qui l’ont grossière. Au reste, quoiqu’il y ait plusieurs pratiques qui sont communes pour l’entretien comme pour l’achat de l’une et de l’autre, quelques-unes cependant sont particulières à la race distinguée. Voici à peu près ce qu’il faut généralement observer dans l’achat d’un troupeau. Si la blancheur est ce qui vous plaît davantage dans la laine, vous choisirez toujours les béliers du blanc le plus pur ; car d’un bélier blanc il peut quelquefois sortir un agneau brun, mais jamais il n’en sortira un blanc d’un bélier rouge ou gris.

Du choix des béliers.

III. La blancheur de la toison chez un bélier n’est pas un caractère suffisant pour en déterminer le choix : le palais et la langue doivent aussi offrir cette couleur. En effet, quand ces parties sont noires ou tachetées, il donne des agneaux gris ou bigarrés ; et c’est là ce qu’entre autres choses le poëte que j’ai cité ci-dessus a parfaitement exprimé dans ces vers : « Quand même ton bélier serait blanc, si son palais humide cache une langue noire, rejette-le, pour qu’il ne transmette pas de taches noirâtres à la toison de ses enfants. »

Par la même raison, les béliers, soit rouges, soit noirs, ne doivent, comme je l’ai dit, offrir sur aucune partie du corps de laine d’une couleur différente ; il est important surtout que toute la surface du clos ne soit pas bigarrée de taches. Ainsi on ne doit acheter de brebis que