Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/219

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se fait à lui-même lorsqu’il se bat, le guérissent infailliblement de son caractère hargneux.

Le Syracusain Épicharme, qui a écrit avec beaucoup de discernement sur la médecine vétérinaire, assure qu’on dompte le bélier provocateur en perçant avec une tarière ses cornes près des oreilles, au point où elles prennent leur courbure. C’est à trois ans que ce quadrupède est parvenu à l’âge convenable à la propagation : il y est propre encore à sa huitième année. A deux ans accomplis la brebis peut recevoir le mâle ; elle est encore jeune à cinq, mais après sept elle commence à vieillir.

Ainsi que je l’ai dit, vous achèterez les brebis avant qu’elles ne soient tondues, et vous repousserez celles dont la laine est mêlée de brun et de blanc, en raison de leur bigarrure. Vous répudierez comme stériles celles dont, à trois ans, les dents feront saillie hors de la bouche ; mais vous choisirez des brebis de deux ans dont le corps soit ample, le cou long, la toison longue et sans rudesse, le ventre bien développé et couvert de laine : car il faut éviter que cette partie soit nue et petite.

Voilà à peu près les conditions sur lesquelles il faut se baser pour l’achat des brebis en général. Voici maintenant ce qu’il convient de faire pour le bon entretien du troupeau. On construit des bergeries de peu d’élévation, mais plus longues que larges, afin qu’elles soient chaudes en hiver, et de manière qu’elles soient assez larges pour que les mères ne blessent pas leurs agneaux. Ces constructions feront face au midi ; car ce bétail, quoique le mieux vêtu de tous, souffre beaucoup du froid aussi bien que des grandes chaleurs. C’est pourquoi on devra établir devant la bergerie une cour entourée de murailles élevées, afin que le troupeau puisse en sûreté y prendre le soleil. On aura soin que le sol des bergeries ne soit pas humide, mais recouvert de fougère bien sèche ou de chaume, afin que