Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/221

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les brebis qui viennent de mettre bas ne salissent pas leur laine et soient couchées mollement.

Leurs râteliers seront tenus très proprement, de peur que l’humidité ne nuise à leur santé, qui doit être le premier objet de nos soins. Il faut donner aux bestiaux, quels qu’ils soient, une nourriture abondante : car un troupeau peu nombreux, lorsqu’il est bien nourri, rend plus au propriétaire que le plus considérable qui souffrirait de la faim. Vous le conduirez dans les jachères, non seulement parce que l’herbe y abonde, mais aussi parce qu’ordinairement il ne s’y trouve pas de végétaux épineux : car, pour nous appuyer souvent de l’autorité du poète divin, « Si le lainage est l’objet de vos soins, il faut, avant tout, écarter vos brebis des forêts buissonneuses, de la bardane et du chardon, »

parce que, comme dit le même poète, ces plantes rendent les brebis galeuses, « Lorsque, après la tonte, on a négligé de les laver, et que la sueur s’est encroûtée sur leur peau, ou que les épines hérissées ont déchiré leur corps. » Outre que la quantité de la laine est diminuée chaque jour, parce que plus elle a acquis de longueur, plus elle est exposée aux ronces, sorte d’hameçons qui accrochent et dépouillent le dos de l’animal qui les touche en paissant. Il y perd aussi quelquefois le vêtement moelleux dont on le couvre pour le protéger, et ce n’est qu’à grands frais qu’on répare ce dommage.

Les auteurs sont presque tous d’accord sur ce point, qu’on doit faire couvrir les brebis d’abord dans le printemps, à l’époque des fêtes de Palès, si l’animal n’a pas encore porté, ou dans le mois de juillet s’il a déjà mis bas. Toutefois il est hors de doute que la première époque est préférable ; parce que, comme la vendange suit la moisson,