Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/239

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quadrupèdes étant à peu près la même, on ne doit trouver que de faibles différences, et en petit nombre, dans leurs maladies et dans les remèdes propres à les combattre. Cependant, quelque peu considérables qu’elles soient, nous ne les passerons point sous silence.

Si le troupeau entier est malade, il faut, comme nous l’avons prescrit ci-dessus, et nous le répétons ici parce que nous croyons la précaution éminemment salutaire, et que ce remède est des plus efficaces, le changer de pâturage, lui interdire les eaux du pays, le conduire sous un autre climat, et avoir soin de chercher des champs couverts, si l’épizootie provient de la chaleur et de l’ardeur du soleil, ou bien des pâturages bien exposés à ses rayons, si le froid a causé le mal.

Il faudra conduire le troupeau tranquillement et sans le presser, de peur que la longueur du voyage n’augmente sa faiblesse ; on devra cependant éviter de le mener avec trop de lenteur et de nonchalance : car, de même qu’il ne convient pas d’émouvoir plus que de raison et de fatiguer des bêtes déjà fatiguées par le mal, il ne faut pas, non plus, leur donner trop peu d’exercice, les laisser plongées dans leur engourdissement, souffrir qu’elles tombent comme décrépites dans une apathie qui amènerait infailliblement la mort. Lorsque le troupeau sera parvenu à sa destination, on le distribuera par petites bandes aux colons :

car il se guérira plus facilement étant divisé qu’en restant assemblé, soit parce que les émanations morbides sont moindres dans un petit nombre, soit parce que les soins sont d’autant plus efficaces qu’ils sont partagés par moins d’animaux. Telles sont les instructions qu’il faut joindre à celles que nous avons données dans le livre précédent (et que nous ne répèterons pas ici) dans le cas où le troupeau entier est frappé. Voici maintenant ce qu’il conviendra