Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/243

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blanc écrasé.

Le suc de la ciguë verte peut aussi faire disparaître la gale : à cet effet, on écrase cette plante, coupée au printemps, quand elle a poussé ses tiges et qu’elle n’est pas encore montée en graine ; on conserve dans un vase de terre le jus qu’on en a exprimé, en y mêlant, pour deux urnes de liquide, un demi-modius de sel grillé. Ensuite, on enfouit dans le fumier le vase bien luté ; quand la préparation s’est élaborée durant toute une année par la chaleur de ce fumier, on la retire pour l’usage. On commence par déterger la partie malade en la frottant avec une brique rude ou une pierre ponce, puis on fait des lotions avec le médicament que l’on a fait tiédir.

On remédie aussi à la même maladie, soit avec de la lie d’huile réduite de deux tiers par l’ébullition, soit avec de la vieille urine d’homme dans laquelle on plonge des tuiles chauffées jusqu’au rouge blanc. Toutefois, certaines personnes font réduire d’un cinquième, sur le feu, cette urine, qu’elles mélangent avec une égale quantité de suc de ciguë verte ; ensuite elles y mêlent de la brique pilée, de la térébenthine et du sel égrugé, de chacun un setier.

On peut user aussi de soufre pulvérisé et de térébenthine, à doses égales, que l’on combine à l’aide d’un feu doux. Au surplus, le poème des Géorgiques affirme qu’il n’y a pas de remède plus efficace que de

« Couper avec le fer la surface de l’ulcère, qui, s’il reste couvert, subsiste et fait des progrès. »

Il faut donc l’ouvrir et user des mêmes médicaments que pour les autres plaies ; puis, ajoute non moins sagement ce poème, il faut tirer du sang du talon ou d’entre les deux cornes du pied aux brebis atteintes de la fièvre : car le plus souvent,

« On a obtenu d’heureux résultats en écartant le feu qui les consume, et en faisant jaillir le sang qui gonfle la veine placée sous le pied et dans sa bifurcation. »