Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/245

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On peut aussi leur tirer du sang sous les yeux et des oreilles.

Les moutons sont aussi attaqués de deux espèces de clavelées qui s’annoncent, l’une lorsque du pus et l’intertrigo se manifestent dans l’entre-deux du pied ; l’autre, quand ce même point présente une tumeur vers le milieu de laquelle se trouve un poil semblable à ceux des chiens, sous lequel se nourrit un petit ver.

Le pus et l’intertrigo disparaîtront par l’application de la térébenthine, ou d’un mélange d’alun, de soufre et de vinaigre, ou par le moyen d’une jeune grenade dont les grains ne sont pas encore formés, pilée avec de l’alun et arrosée de vinaigre ; ou bien en les saupoudrant de vert-de-gris, ou encore en les recouvrant de noix de galle torréfiée, pilée et unie à du vin âpre.

Quant à la tumeur qui recèle un petit ver, il faut la cerner avec le bistouri, en usant de la plus grande précaution, afin de ne pas blesser, pendant l’opération, l’insecte qui se trouve au fond du mal : car s’il se trouvait attaqué par le fer, il répandrait une sanie venimeuse qui, étendue dans la plaie, la rendrait tellement incurable qu’il faudrait procéder à l’amputation de la totalité du pied. Après l’incision circulaire de la tumeur opérée avec le soin convenable, on fera, au moyen d’une torché enflammée, dégoutter sur la plaie du suif brûlant.

Il convient de traiter, comme le porc, la brebis malade du poumon, en lui insérant dans l’oreille une racine de la plante que les vétérinaires appellent consiligo, et dont nous avons déjà parlé quand nous avons traité du traitement des maladies du grand bétail. Ordinairement c’est en été que les moutons contractent cette maladie, par le manque d’eau ; aussi faut-il veiller à ce que, pendant les chaleurs, tous les quadrupèdes puissent s’abreuver largement.

Celse pense que, si les poumons sont attaqués, on