Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/251

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écrasent des feuilles de cyprès dans l’eau, et s’en servent pour laver les ulcères et le palais.

La méthode de castration que nous avons donnée plus haut s’applique aux agneaux aussi bien qu’aux grands quadrupèdes.

Des troupeaux de chèvres.

VI. [1] Comme je me suis assez étendu sur les moutons, je vais maintenant m’occuper des troupeaux de chèvres. Ce genre de bétail prospère mieux au milieu des broussailles que dans les champs découverts, et trouve très bien sa nourriture sur les rochers et dans les lieux sauvages : car ni les ronces ni les épines ne le blessent, et il se plaît au milieu des arbustes et des taillis : l’arbousier, l’alaterne, le cytise sauvage, les rejets de l’yeuse et du chêne qui n’ont pas encore pris beaucoup de hauteur, lui sont particulièrement agréables.

[2] On préfère à tout autre le bouc qui a sous les mâchoires deux petites verrues pendantes sur son cou, qui a le corps très développé, les jambes fortes, le cou plein et court, les oreilles tombantes et lourdes, la tête petite, le poil noir, épais, luisant et très long : car on le tond

« Pour l’usage des camps et pour faire des vêtements aux pauvres matelots. »

[3] Dès l’âge de sept mois, le bouc est propre à la monte ; il est tellement impétueux dans ses désirs, que, pendant qu’il tète encore, il viole sa propre mère ; aussi est-il vieux promptement, et avant qu’il n’ait atteint sa sixième année, épuisé qu’il est par les jouissances prématurées des premiers temps de sa jeunesse. C’est pourquoi, dès cinq ans, on le regarde comme peu propre à féconder les femelles.