Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/275

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versée dans des auges, car s’il n’en a pas à discrétion, il est bientôt attaqué de pulmonie. Cette maladie se guérit parfaitement en lui insérant du consiligo dans une ouverture faite à ses oreilles : nous avons déjà parlé avec soin, et plusieurs fois, de la racine de cette plante.

Les porcs sont sujets aussi à des douleurs de la rate, viscère qui contracte des affections par l’effet des grandes sécheresses, et lorsque, comme le disent les Bucoliques,

« Les fruits abattus sont çà et là dispersés à terre sous les arbres qui les ont produits ; »

car ces animaux sont insatiables. En effet, ils souffrent en été du gonflement de la rate, parce que l’attrait qu’ils trouvent dans certains aliments leur en fait prendre outre mesure. On prévient ce mal en faisant des auges de tamarisc et de houx, que l’on remplit d’eau, et dans lesquelles ils vont se désaltérer. En effet, le suc de ces bois, qui est médicamenteux, en se mêlant à la boisson, la rend propre à faire disparaître toute tumeur interne.

De la castration des porcs.

XI. Pour la castration de ces animaux, il y a deux saisons à observer : ce sont le printemps et l’automne ; il y a aussi deux méthodes d’opérer : la première, que nous avons fait connaître, consiste à pratiquer deux incisions dont chacune donne le moyen d’extraire chaque testicule ; l’autre est plus belle, mais plus dangereuse : cependant je ne la passerai pas sous silence.

Après avoir tiré un des testicules retranché avec le fer, on introduit le scalpel par l’ouverture déjà pratiquée, puis on coupe au milieu l’espèce de peau qui sépare ces deux organes de la génération, et avec les doigts recourbés, on extrait l’autre testicule. Ainsi, on ne fera qu’une blessure pour laquelle on emploiera les moyens curatifs que nous avons prescrits précédemment.