Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/297

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sur deux lignes formées chacune de longues plumes proéminentes ; les cuisses grosses et hérissées d’un plumage rude et épais ; les pattes robustes, peu longues, mais redoutablement armées d’espèces d’épieux menaçants.

[11] Quoiqu’on ne le destine point aux combats et à la gloire des triomphes, on estime toutefois dans un coq le courage, la fierté, la vivacité, l’air éveillé ; il doit toujours être prêt à chanter, et difficile à intimider : car il faut quelquefois qu’il se défende, qu’il protège la troupe de ses femmes, et qu’il tue le serpent qui se dresse menaçant, ou tout autre animal nuisible.

[12] On donne cinq femelles à chacun de ces mâles. Quant à l’espèce de Rhodes ou de Médie, comme elle est pesante, que les coqs sont peu portés à l’amour et les poules peu fécondes, on ne donne à chaque mâle que trois femelles. Celles-ci produisent peu d’oeufs, demandent rarement à couver, et plus rarement encore font éclore les petits, que le plus souvent elles n’élèvent pas. C’est pourquoi ceux qui désirent en posséder pour leur beauté, soumettent à l’incubation de poules communes les oeufs de l’espèce distinguée, et leur laissent à élever les poussins éclos par leurs soins.

[13] Les poules de Tanagra, ordinairement semblables à celles de Rhodes et de Médie, ainsi que celles de Chalcidie, diffèrent peu pour le caractère de celles de notre pays. Au reste, les métis de toutes ces races, issus de coqs étrangers et de mères du pays, sont d’excellents poulets, parce qu’ils ont la beauté de leur père, et tiennent, pour la lubricité et la fécondité, de la poule de nos contrées.

[14] Je ne fais pas un grand cas des volailles naines, qui ne peuvent plaire qu’en raison de leur petitesse, car elles