Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/309

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

[2] Au surplus, on peut, par une nourriture convenable, provoquer leur fécondité, afin d’obtenir plus tôt leurs oeufs. Pour arriver à ce but, on leur donne avec beaucoup d’avantage, à discrétion, de l’orge demi-cuite : cette céréale augmente le volume des oeufs et en rend la production plus fréquente ; mais il faut l’assaisonner, pour ainsi dire, de feuilles et de graines de cytise, qui, les unes et les autres, passent pour augmenter la fécondité des oiseaux. La ration, pour les poules en liberté, sera, comme je l’ai dit, de deux cyathes d’orge, auxquels on mêlera toutefois un peu de cytise, ou bien, à défaut, de la vesce et du millet.

[3] Le gardien aura soin que les pondeuses aient des nids garnis de paille très propre ; il les nettoiera de temps en temps, et il remettra de nouvelle litière très fraîche : car ces nids se remplissent de poux et d’autre vermine, que l’oiseau y apporte avec lui chaque fois qu’il s’y rend. Le gardien doit être assidu, et surveiller les pondeuses qui annoncent leur ponte par un certain nombre de cris rauques entrecoupés de cris aigus.

[4] Il observera ce moment, et aussitôt visitera les nids, afin d’y recueillir les oeufs à mesure qu’ils seront pondus, et il les notera jour par jour, afin de ne donner que les plus récents aux glousseuses : c’est ainsi que les paysans appellent les poules quand elles veulent couver. On serrera les autres oeufs, ou bien on les vendra. Quoique les meilleurs pour l’incubation soient les plus récents, on peut pourtant en faire couver de moins frais, pourvu qu’ils n’aient pas plus de dix jours.

[5] Presque toujours, après leur première ponte, les poules demandent à couver dès les ides de janvier : ce qu’on ne permet pas à toutes, parce que les jeunes sont plus avantageusement réservées pour la ponte que pour l’incubation, dont on leur ôte le désir en leur passant une petite plume à travers