Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/31

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terre trop compacte demande des travaux plus dispendieux, tels que notre labourage à la houe, le cultivateur dispose le sol, au moyen de rigoles dont le fond est fortement remué, à recevoir le plant qu’on lui destine.

Retour sur ce qui a été dit de chaque espèce de vigne.

V. Pour étudier chacune des vignes dont j’ai parlé, je dois les rappeler dans l’ordre où je les ai nommées. La vigne qui, sans support, se soutient par ses propres forces, sera plantée dans une fosse si le terrain est meuble, et dans une rigole s’il est compacte ; mais ces fosses et ces rigoles seront bien plus avantageuses si, dans un climat tempéré où l’été n’est pas trop ardent, elles ont été creusées un an avant la plantation du vignoble. Il faut toutefois préalablement examiner la bonté de la terre ; car si on plante en terrain maigre et friable, il ne faut faire les fosses ou les rigoles qu’au moment où on va y déposer le plant. Si on les fait un an d’avance, il suffira de donner à la fosse trois pieds de longueur et de profondeur, et une largeur de deux pieds. Si nous devons laisser quatre pieds d’espace entre les lignes, il sera plus commode de donner à ces fosses la même mesure en tous sens, en ne dépassant pas toutefois trois pieds. Au reste, on établit les jeunes plants, aux quatre angles, sur de la terre bien ameublie, puis on comble l’excavation. Quant aux intervalles entre les lignes, nous n’avons rien à prescrire, que de faire comprendre aux agriculteurs qu’ils doivent laisser plus d’espace si, dans leur vignoble, ils introduisent la charrue, et moins s’ils y emploient la houe à deux dents ; cet intervalle toutefois ne doit pas dépasser dix pieds, ni être au-dessous de quatre. Cependant plusieurs personnes disposent leur plantation de manière à laisser, entre leurs jeunes vignes, deux pieds ou tout au plus trois, donnant plus d’étendue à l’intervalle