Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/311

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les narines.

[6] Il faudra donc choisir pour cette fonction les vieilles poules qui y sont accoutumées, et surtout connaître leurs habitudes, parce que les unes couvent très bien, tandis que les autres valent mieux pour élever les poussins qui viennent d’éclore ; il y en a, au contraire, qui brisent et mangent leurs oeufs et ceux des autres poules : il faut alors les leur enlever dès qu’ils sont pondus.

[7] Les petits de deux ou trois mères, pendant qu’ils sont encore jeunes, doivent être réunis sous la meilleure nourrice ; mais il faut faire cette substitution dès les premiers jours, afin que, trompée par la ressemblance, elle ne puisse pas distinguer les poussins étrangers d’avec les siens. Il y a toutefois une mesure à garder : en effet, on ne doit pas confier à une seule poule plus de trente petits, car on prétend qu’elle ne peut pas en élever une plus grande quantité.

[8] On observe de ne donner à couver qu’un nombre d’oeufs qui soit impair et variable selon les époques : ainsi dans le premier temps, c’est-à-dire au mois de janvier, on en mettra quinze sous la poule et jamais plus ; au mois de mars, dix-neuf et jamais moins ; vingt et un au mois d’avril, et autant pendant tout l’été, jusqu’aux calendes d’octobre. Plus tard, il n’y a plus à s’occuper de ce soin, parce que les poussins qui éclosent pendant le froid meurent ordinairement.

[9] Il y a même beaucoup de personnes qui pensent qu’à dater du solstice d’été il n’y a plus de bonne couvée, parce que, depuis cette époque, quoiqu’on puisse sans difficulté élever les poulets, ils n’acquièrent jamais une grosseur suffisante. Mais, dans les lieux voisins des villes, où l’on vend à bon prix des