Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/313

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poulets dès qu’ils quittent leur mère, lesquels alors ne sont pas exposés à mourir, on ne peut qu’approuver les couvées d’été. Au surplus, on doit toujours, quand on met des oeufs sous les poules, avoir égard à ne le faire que lorsque la lune est dans son croissant, du dixième au quinzième jour : en effet, cette opération réussit presque toujours mieux pendant ce temps, et ou s’arrange ainsi de manière que la lune soit encore dans son croissant quand les poussins éclosent.

[10] Il faut vingt et un jours pour que les oeufs de ces gallinacés aient pris vie, et que le foetus ait reçu la conformation d’un oiseau ; mais pour les paons et les oies, le ternie est d’un peu plus de vingt-sept jours. Si l’on veut donner à la poule des oeufs de ces derniers oiseaux à couver, on les placera sous elle dix jours avant les siens propres ; ce laps de temps expiré, on lui confie ceux-ci au nombre de quatre ou de cinq tout au plus, et des plus gros, car des petits œufs il ne provient que de petits oiseaux.

[11] Ensuite, si l’on veut avoir beaucoup de mâles, on fera couver les oeufs les plus longs et les plus pointus ; tandis qu’on choisira les plus ronds, si l’on veut obtenir des femelles. Ceux qui s’occupent de l’incubation avec une attention scrupuleuse, y procèdent ainsi qu’il suit : ils font choix d’abord d’un gîte à l’écart, pour que les couveuses ne soient pas troublées par les autres volailles ; ensuite, avant d’y établir le nid, ils nettoient ce lieu avec soin, ils parfument la paille qu’ils lui destinent avec du soufre et du bitume brûlant sur une torche ; cette paille, ainsi purifiée, garnit les nids de manière à les rendre assez concaves pour qu’en y volant ou en les quittant, les couveuses ne fassent pas rouler les oeufs à terre.

[12] Quelques personnes étendent, sous la litière des nids, des tiges de chiendent et de petites branches de laurier, des gousses d’ail et des clous de fer, croyant que ces objets préservent des