Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/327

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prennent leur volée pour aller chercher leur nourriture.

[2] Pendant deux à trois mois cependant, on leur donne des grains mis en réserve ; le reste de l’année ils cherchent leur vie dans la campagne. Mais on ne peut jouir de ces avantages dans les environs des villes, où ils sont exposés à tomber dans les différents piéges que tendent les oiseleurs. Là on doit les nourrir renfermés chez soi, non pas toutefois au rez-de-chaussée ni dans une pièce froide, mais dans une construction élevée au haut de la maison et qui soit exposée au midi d’hiver.

[3] On pratiquera dans les murs, de la manière que nous avons prescrite pour les poulaillers, et que nous ne répéterons point ici, des rangées de trous, ou, si cette distribution ne convient pas, on posera sur des pièces de bois enchâssées dans la muraille, quelques tablettes qui supporteront ou des logettes ou des boulins en terre cuite, pour que ces oiseaux y fassent leur nid, et l’on ménagera des vestibules afin qu’ils puissent y parvenir. Au surplus, tout le colombier et les boulins mêmes seront ragréés d’un enduit blanc, parce que cette espèce d’oiseaux aime beaucoup cette couleur.

[4] On enduira aussi ces murs à l’extérieur, surtout autour de la fenêtre, qui sera ouverte de manière qu’elle reçoive le soleil pendant la plus grande partie des journées d’hiver, et qu’on puisse y établir une cage suffisamment vaste, sur laquelle on étendra un filet qui empêchera les oiseaux de proie d’y entrer, et dans laquelle les pigeons qui sortiront du colombier viendront se chauffer au soleil. Les mères qui couvent leurs oeufs ou soignent leurs petits, devront sortir quelquefois, de peur que le regret d’être continuellement retenues dans un esclavage pénible ne les fasse périr.

[5] En effet, quand elles ont un peu voltigé autour des bâtiments, récréées par cette distraction, elles reprennent de la gaîté, et retournent avec plus de plaisir vers leurs petits, desquels elles n’essayeront pas de s’écarter, et qu’elles ne sauraient abandonner.